III/
Deuxième hypothèse
Nous
émettons l'hypothèse que le miel est fabriqué à partir du nectar
de fleur.
1)
Comparaison de la composition du miel et du nectar
Nous
allons nous intéresser à
la
composition du
nectar afin
de la comparer à
celle du miel. Tout d'abord nous devons rappeler que le nectar est un
suc sécrété par les nectaires des plantes à fleurs. Les pièces
buccales de l'abeille lui permettent d'aspirer ce nectar .La
composition du nectar est variable selon les espèces de fleurs.
Cependant il est généralement composé de :
-
5O à 80% d'eau
-
huiles essentielles
-
acides aminés
-de
sucres comme essentiellement du fructose et du glucose ou encore du
saccharose.
D’après
les expériences et le diagramme précédents,
on remarque des similitudes dans la composition du miel du pollen.
On peut en déduire que
le miel est fabriqué à partir du nectar, car leur composants sont
identiques mais à des concentrations
différentes.
Pour
vérifier une nouvelle fois que le miel est bien composé d'eau. On
pratique une seconde expérience, on fait chauffer du miel si le miel
est composé d'eau, il y aura évaporation.
On
pèse le miel avant l’expérience.
On
chauffe le miel à l'aide d'un tube à essai et une plaque
chauffante, on observe de l'évaporation et de la buée sur le tube à
essai et on remarque un changement de couleur de la solution (jaune
transparent au noir-marron foncé).
n
pèse la solution obtenue et on on remarque que le poids est plus
faible que celui du miel avant l'expérience ( 130,0g à 125,9g). On
en déduit que le miel contient bien de l'eau. Par un simple calcul
mathématique nous pouvons donc déduire qu'il y a environ 3 %
d'eau dans le miel :
valeur(début) – valeur(fin) / valeur(début) *100 = (130 - 125,9) / 130 * 100 = 3,15 %
b.2)
Test de présence de sucres réducteurs
On
a ensuite voulu savoir si le miel est composé de sucres. On
commence par pratiquer un glucotest qui permet de déterminer la
présence de glucose dans une solution.
On
dilue du miel avec de l'eau pour que le glucotest fonctionne, on met
en contact la bandelette du glucotest avec la solution obtenue.
La
bandelette devient verte claire ce qui signifie que le miel contient
0,25% de glucose ou encore 14 mmol/litre.
On
veut maintenant savoir si le miel contient d'autre sucre comme le
fructose. Pour cela on utilise de la liqueur de Fehling qui permet de
mettre en évidence la présence de glucose et de fructose. La
liqueur de Fehling mélangée avec une solution contenant des sucres
réagit à la chaleur, la solution chauffée devient orange-rouille.
On
mélange le miel avec la liqueur de Fehling, on obtient une solution
verdâtre.
On
chauffe la solution à l'aide d'une plaque chauffante. On observe un
changement de couleur de la solution (vert au orange rouille), ce qui
signifie que la solution est composée de glucose et de fructose. Le
miel est bien composé de glucose et de fructose.
b.3)
Explication des réactions chimiques des tests
Couleur
bleu de Cu2+: spectre d'absorption de l'ion complexé
[Cu(NH3)4]2+
Le
glucose et la liqueur de Fehling réagissent avec de la chaleur par
une réaction d'oxydoréduction. Cu2+ étant bleu en
milieu basique et Cu2O étant de couleur
orange-rouille, ceci explique le changement de couleur de la solution
et permet de prouver la présence de glucose dans la solution.
Le
fructose ne peut pas réagir avec la liqueur de Fehling sans
isomérisation. L'isomérisation du fructose, c'est le changement de
son groupe cétone en groupe aldéhyde comme le glucose.
L'isomérisation est possible avec de la chaleur.
2)
Du nectar au miel
Nous
cherchons maintenant par quels procédés le nectar se transforme en
miel. On retrace les différentes étapes de la fleur à la ruche
pour le nectar jusqu'au miel.
a)
La Fleur
On
sait que l'abeille prend le nectar dans les fleurs. La plupart des
fleurs sont hermaphrodites, c'est-à-dire qu'elles sont à la fois
mâles et femelles : elles ont un pistil et des étamines.Les
étamines sont la partie mâle (qui libère du pollen), et le pistil
la partie femelle (qui reçoit le pollen).
Normalement
chez les fleurs, les sépales sont vertes et se différencient des
pétales.
Chez
la fleur de lys, les choses sont un peu différentes. Les pièces de
l'enveloppe florale sont nettement sur deux rangs. On considère que
le rang externe est constitué de trois sépales et le rang interne
de trois pétales. On appelle parfois tépales les sépales et les
pétales quand ils se ressemblent.
Nous avons
réalisé une dissection d'une fleur de lys pour pouvoir observer les
différentes parties de la fleur :
Les différentes parties de la fleur :
-le
calice, formé par l'ensemble des sépales ;
-la
corolle, formée par l'ensemble des pétales ;
-l'androcée,
c'est-à-dire l'ensemble des étamines (partie mâle), qui produit le
pollen ;
-le
gynécée ou pistil, formé par l'ensemble des carpelles (partie
femelle).
pétales et sépales
étamines
pistil
Le
nectar est contenu et produit dans la partie de la fleur appelée «
nectaire ».
Un
nectaire est une glande, dont sont pourvus nombre de plantes
mutualistes, qui excrète le nectar, nourriture alternative au pollen
pour les pollinisateurs.
Il
existe deux types de nectaires : les nectaires floraux et
extrafloraux :
-Les
nectaires floraux produisent le nectar destiné à attirer les
pollinisateurs.
On
les trouve sur les organes floraux, comme les ovules, les étamines,
le calice,
le
corolle ou le réceptacle.
La
composition du nectar produit varie en fonction des consommateurs.
-Les
nectaires extrafloraux sont situés dans les feuilles et attirent les
animaux
qui
défendent la plante contre les herbivores. Les principaux
consommateurs
de
ces nectaires sont les fourmis.
Le
nectar possède, par son goût et son odeur, un pouvoir d'attraction
sur les abeilles et d'autres insectes et animaux. En venant
s'alimenter sur la plante, ils permettent sa fécondation en
provoquant involontairement sa pollinisation.
Le
miel peut avoir des goûts différents, cela dépend des espèces de
fleurs butinées par les abeilles.
Les
abeilles peuvent butiner le nectar d’une seule espèce de fleur, si
les ruches sont situées au milieu d’un champ, de lavande par
exemple.
Les
plus connus sont les miels d’acacia, miel de lavande, miel de
châtaigner…
Le
miel peut aussi provenir d’un mélange entre différentes espèces
de fleurs, on l’appelle alors miel toutes fleurs. L’abeille
butine le nectar des fleurs pour en utiliser le sucre. Selon la
plante, le sucre peut être différent par sa composition en glucose,
fructose,
disaccharide et saccharose. D’autres éléments du nectar vont
donner au miel sa couleur et son goût unique : les vitamines, les
pigments, les arômes.
b)
L'abeille
L'abeille
utilise sa trompe pour aspirer le nectar, on peut voir les
différentes parties de la trompe à l'aide d'une loupe simple ou
d'une loupe binoculaire :
Maxille :
mâchoire des insectes.
Langue :
mesure environ 2mm.
Trompe :
prolongement de la langue, sert à aspirer le nectar de la fleur.
Palpes
Labiaux :les insectes
s'en servent pour explorer les aliments et les maintenir entre les
mandibules pendant la mastication
Le
nectar est donc prélevé dans les fleurs par les abeilles, ensuite
ces dernières digèrent ce nectar.
Le
nectar arrivé au jabot est mélangé avec des enzymes permettant la
transformation en miel.
Le
saccharose (toujours très minoritaire dans le miel) est formé d'une
molécule de glucose et d'une molécule de fructose. Les molécules
de fructose et de glucose sont des isomères, c'est-à-dire que leur
formule brute [C6H12O6] est identique. Seule leur structure les
distingue.
L'opération
inverse, que l'on appelle hydrolyse, peut se produire avec une
chaleur suffisante :
Mais
cette opération est lente. Par contre, en présence d'une enzyme, la
réaction s'accélère fortement. L'invertase est l'enzyme qui permet
d'accélérer l'hydrolyse du saccharose.
Les
abeilles fabriquent cette enzyme dans le jabot. C'est ainsi que le
saccharose présent dans le nectar va être digéré par l'abeille
puis régurgité sous forme de fructose et de glucose.
Le miel n' est pas tout à fini,
l'abeille transmet le nectar digéré à d'autres abeilles :
cela s'appelle la trophallaxie. Le nectar est alors mélangé à des
enzymes de plusieurs abeilles.
c)
La ruche
Le
miel n'est toujours pas fini, on l'appelle miel immature. L'abeille
place ensuite le miel immature dans les alvéoles de la ruche :
ces alvéoles sont fabriquées à partir de la cire d'abeille.
Les
alvéoles constituent la partie la plus importante de la ruche, les
abeilles y stockent le miel et le pollen mais elles y entreposent
aussi les larves et les œufs . Elles sont constituées de cire, qui
est elle même produite à condition que:
-
la température soit entre 33° et 36°C (température normale de la ruche)
-
l'abeille ait reçue une alimentation copieuse à base de miel afin de produire la cire en grande quantité. (miel → sécrétion active, famine → sécrétion nulle)
Une
abeille a besoin de 10kg de miel pour produire 1kg de cire.
La
cire est produite dans
l'abdomen de l'abeille et est sécrétée ensuite sous leur abdomen
sous forme de petites écailles. Ces écailles sont ensuite malaxées
par les mandibules des autres abeilles pour former la cire telle que
nous la connaissons.
Pourquoi
cette forme? Dans la nature, la cire est de forme
circulaire, avant de se transformer rapidement en hexagones arrondis.
A une température d'environ 45 degrés Celsius, la cire commence à
couler lentement comme un liquide élastique, visqueux. Elle s'étire,
et des angles se forment à la jonction des cellules, donnant
naissance à des hexagones.
La
cire est composée principalement :
-d'esters
(68%), produit de la réaction entre un ion HO- et un
alcool
-d'acides
(12%)
-d'hydrocarbures
(14%)
-
un point de fusion 64°C (ce qui différencie les cires des graisses
et des huiles).
-
une faible viscosité lorsqu'elle est fondue (à la différence de
beaucoup de plastiques).
-
une cire est insoluble dans l'eau et donc imperméable (hydrophobe).
-
une très longue conservation.
-
malléable à température ambiante.
-
une densité de 0.97 (flotte sur l'eau).
-
Résiste à l’oxydation et à l’hydrolyse.
Les
alvéoles permettent de conserver le miel pour que la réaction ait
lieu. Et la chaleur de la ruche permet au miel immature de devenir
mature. On parle du rôle de la température dans la ruche (elle
varie un peu selon les saisons).
Le
rôle de la température :
- Elle permet à la réaction d'hydrolyse d'avoir lieu (transformation du saccharose en fructose et glucose)
- Cette réaction étant elle-même consommatrice d'eau, elle participe à l'élimination de l'eau du miel.
La température joue donc un rôle très important dans l'élaboration du miel.
- Elle permet à la réaction d'hydrolyse d'avoir lieu (transformation du saccharose en fructose et glucose)
- Cette réaction étant elle-même consommatrice d'eau, elle participe à l'élimination de l'eau du miel.
La température joue donc un rôle très important dans l'élaboration du miel.
Moins
il y a de saccharose et d'eau dans le miel plus il se conservera
longtemps. Il y a donc intérêt à ce que cette réaction
d'hydrolyse soit la plus complète possible. Sauf pour certains
miels, le taux de saccharose ne doit pas atteindre 5% et l'eau ne
doit pas dépasser 20% (25% pour le miel de Bruyère).
Le
nectar de la fleur est donc transformé en miel par l'abeille grâce
à la chaleur de la ruche et l'enzyme invertase contenu dans le jabot
des abeilles.
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